Qui suis-je?

Je m’appelle Maximilien, j’ai 52 ans quand je prends le départ de la French Divide 2019.

J’habite près de Strasbourg et je roule habituellement 1500 à 2000 km de VTT par année. 

Je fais du sport plutôt pour rester en forme, mais il y a quelques années j’ai commencé le VTT et je me suis pris au jeu.

Quand j’ai entendu parler de la French Divide, l’idée d’une méga « balade » m’a complètement emballé, même si j’ai vite compris que ce ne serait pas qu’une simple balade… Je me suis préparé physiquement à fond en roulant 8000 km en 18 mois, en bonne partie dans les Vosges.

Et maintenant je n’ai qu’une envie : repartir.

Présentation FD

La FD c’est plus de 2200 km en bikepacking, en 15 jours maximum, sans assistance sur les plus beaux
chemins de gravel et VTT de France en suivant en grande partie la route mythique de Saint-Jacques de
Compostelle.

Pourquoi

Denis, mon pote depuis, holà très très longtemps, m’a parlé de la FD fin 2017. Je ne connaissais pas du tout
ce genre d’épreuve et j’imaginais des vététistes avec une remorque, vous voyez, celles avec une roue, et
tout plein de bazar. Je suis donc parti de bien loin, mais l’idée de faire deux, trois « sorties du dimanche » par
jour sur deux semaines me plaisait plutôt bien.

Préparation

La préparation est déjà une épreuve en soi : quel duvet prendre, ma polaire est trop lourde et il ne fera pas
si froid, du rechange ou vive le Mérinos… combien de ci ou de ça…, il faut sélectionner au mieux tout le
matériel et ce n’est pas si facile (liste en fin de récit). Beaucoup d’échanges, de recherches et de lectures de
récits d’autres participants m’auront bien aidé.

J’ai décidé que mon vélo devrait faire moins de 18 kg, hors eau et alimentation, car lors de la GTB de cette
même année (la moitié de GTB d’ailleurs, car j’ai dû abandonner à la Pointe du Van sur blessure du genou et
du fondement) mon vélo de plus de 20kg n’était pas du tout agréable à rouler.
Le vélo, pesé à 17,7 kg sera très joueur, stable et maniable (Vtt Canyon semi-rigide qui pour moi sera un très
bon choix, bon compromis entre poids, confort et vélocité).
Et puis, il y a l’emballage pour prendre le train : ce sera finalement du film plastique et des renforts en carton
que je jetterai à la descente.
Le physique : les Vosges sont à 20 km de la maison, j’y suis monté à peu près 1 fois par semaine pendant une
année, 20 mn de gainage tous les matins et une alimentation plus équilibrée pour perdre 10kg en 18 mois.
Quelques Guinness et hamburgers au Dubliners pour garder la forme.

Beaucoup de séances de kiné pour réparer le genou de la GTB.
Plus d’alcool et une alimentation équilibrée pendant le mois précédant le départ, histoire de partir au top.

Aller à Bray Dunes

Départ de Strasbourg gare le 9 août à 6 heures 07. Frédé, mon épouse et supportrice en chef, vient de me
déposer devant la gare. Enfin, j’attends ce moment depuis si longtemps. 3 heures de TGV, j’ai trop peur
d’une panne ou autre problème de trajet. Je surveille mon vélo à chaque arrêt : je suis au max du stress.

9 heures, je suis à Lille. Ouf, maintenant je suis bien, vraiment bien. Mieux que la météo d’ailleurs car il
pleut. Je remonte le vélo et je rejoins la place centrale où Rémy Quinquin a organisé un vélo-bus jusqu’à Bray
Dune.

Départ de Lille vers 10 heures, on doit être une vingtaine, sous une belle pluie. Bonne balade qui passera par
Ypres pour une pause Friture. Elles sont vraiment très bonnes ces frites.

Pendant ce trajet je vais retrouver Louis, qui nous accompagne et qui fait partie du staff. Il m’avait dépanné
en pansements lors de la GTB et nous avions fait un bout de chemin ensemble. Une belle rencontre qui
durera. Nous arrivons à Bray-Dunes, pas beaucoup de soleil mais au moins il ne pleut plus.
04h10 de pédalage et 79 km
Du plat

Bray Dunes

On arrive à la salle des fêtes et il y a beaucoup de vélos et de Dividers.
Je suis plutôt intimidé et je récupère mon « pack » participant. En attendant Denis, je pars faire quelques
courses histoire de manger le lendemain midi au moins. Denis arrive et c’est l’heure du briefing.

On se présente tous, ça c’est bien sympa, on nous donne les trackers et toutes les informations nécessaires
mais bon, de toute façon DMDV mais « seul les vrais sachent » (ça c’est piqué à Fred et Cie…)
Nous dormons en chambre d’hôtes « L’Argousier des Dunes » pas très loin du départ. Nos hôtes seront
vraiment très sympas, jusqu’à laver ma tenue. Il y a une soirée groupe mais nous choisissons un petit resto
en bord de mer et on se couche tôt.

FD1 C’est parti

Et bien ça y est, j’en ai rêvé de ce moment, c’est parti. Il est 6h30 et il commence à bien pleuvoir et il y a
beaucoup de vent ; ce sera comme ça toute la matinée sauf le vent qui va bien rester, lui.

Ravito d’anniversaire au Mont Kemmel pour un gouter plutôt sympa et puis les routes et chemins du Nord.
C’est joli et il y a des pavés. Ah les pavés, toute une histoire, même sur les chemins de forêt ils mettent des
pavés les gars du Nord. L’après-midi ça roule plutôt bien mais un participant a un accident devant nous et se
casse la clavicule. On roule toujours, sur beaucoup de pavés, jusqu’à passer sur la Trouée d’Arenberg.
On aura rencontré plusieurs ravitos de supporters, eau, fruits, chips et diverses gourmandises. Il y en aura
d’ailleurs pas mal tout le long de cette aventure : merci à tous, c’est bon pour le moral.
On arrive au bout de la trace 2, Le Quesnoy et là rien, on est au milieu des champs : là il y a arnaque, il faut
encore pédaler quelques kilomètres pour rejoindre la cité. Resto crêpes avec plusieurs Dividers et là Malou,
la femme de Denis, me prévient que mon tracker ne fonctionne plus. Grrrrr, faire la FD ne pas en avoir la
trace. Heureusement les photographes Louis et Clément me donnerons de nouvelles piles et je n’aurai plus
de soucis, en tout cas pas de suite.
Nous roulons encore jusqu’à 22h13 et nous dormons sous un pont (il n’y passe pas de voiture, c’est juste un
chemin au-dessus….).

13H02 de pédalage et 234 km.
DH+ 900m

FD2 CP1

Départ 5h43. Belle journée, on a l’impression d’une grosse sortie Vtt du dimanche.
Après un petit déjeuner au Val Joly on roule fort, trop fort pour ce genre d’épreuve, mais la trace est trop
belle. Du Vtt et encore du Vtt, on est en pleine forme et le parcours est top. Les Ardennes sont magnifiques
et c’est un vrai plaisir d’y rouler, même si je serai victime de la seule crevaison du parcours car plein de bouts
de verres sur un chemin.

Repas équilibré à Rocroi….

Mais Denis va vraiment trop fort et casse une base de son cadre. Il va rejoindre le CP1 à Charleville en
coupant sur une dizaine de kms.

Olivier, un pote de la GTB, viendra de Lille lui apporter un vélo de rechange.
Quelques heures de perdues et une pénalité de 24 heures plus tard c’est reparti.
Pour moi, validation du CP1 à 16h15 et ravito.

Arrêt assez tôt au Campanile de Sedan : pour attendre Denis et parce-que Martine s’y est arrêtée l’année
passée, donc je suis dans les temps. Denis arrivera vers 23h00.
Martine : c’est une collègue de travail qui a fini la FD en 2018 et qui m’a donné quelques conseils. Au travers
de son récit j’ai construit un planning qui va me servir de référence tout le long de cette course (ce n’est pas
une course…) et que j’appellerai l’échelle de Martine.
10H09 de pédalage et 154km
DH+ 1900m

FD3

Denis s’arrête à Verdun
Départ de l’hôtel à 5h00. On roule bien, moins Vtt aujourd’hui mais on croise des vaches sur la route.

D’ailleurs, tout au long de ce périple je verrai un nombre incroyable de fermes et autres exploitations
souvent très bien tenues et beaucoup de vaches, vraiment beaucoup et j’ai adoré. En plus de 2000 km de
vélo, nous aurons croisé bien plus de vaches que d’humains, plus de tracteurs que de voitures ou de de
camions. Je passe à 39 km de Longuyon : j’y vais visiter un client depuis Strasbourg…. Ça fait trop bizarre.
Après un passage sur un promontoire et une pause déjeuner arrivent les villages détruits de la 1 ère Guerre
Mondiale. Ambiance solennelle…c’est très pesant.

Passage au mémorial de Verdun et descente vers la ville. Denis me prévient qu’il ne continuera pas, le vélo
ne lui convient pas. Je me ravitaille au centre-ville et je le retrouve vers la gare pour un dernier Coca.
Je repars seul sur un chemin de halage qui devrait être très roulant : c’est sans compter avec la tempête des
jours précédents qui a cassée tous les arbres. 15 minutes de trajet se transforment en 1 heure de galère à
passer les arbres et les clôtures de champs avoisinants. Bien sûr je venais de charger le vélo à fond et Denis
en avait encore rajouté donc c’était très lourd à porter tout ce bazar.

Après il y aura le passage sous l’A4 et une grosse montée est devant moi. Il doit être 19h00, il fait sombre
dans cette forêt, devant il n’y a rien avant longtemps et je suis seul… Là je sors de ma zone de confort et
c’est assez perturbant.

Un parcours de DH compliqué et peu de rencontres plus tard je me retrouve à Pierrefitte sur Aire vers
22h00. Il y a 2 Dividers d’après les trackers mais impossible de les trouver. Je tourne encore et encore et je
finis par sortir de la trace pour descendre dans le village ou j’interpelle 2 fumeurs sur une terrasse de maison
pour demander où trouver un abri. Je suis invité par Jean à dormir chez lui. On discute pas mal avec son
copain et Milou son épouse mais je vais vite me coucher après une bonne douche. http://jeanbergeron.fr/
13h13 de pédalage et 194 km
DH+ 2950

FD4 Je suis tout seul

Départ à 6h27 après un petit déjeuné avec Milou qui part travailler tôt. La boulangerie est ouverte pour les
Dividers, la boulangère nous suit sur internet : réserve de petits pains pour la matinée. Bon, maintenant je
suis vraiment seul et sur la FD il faut gérer beaucoup de choses.
Son alimentation : il faut manger suffisamment pour avancer et ce n’est pas si évident.
Le matériel : il faut éviter toute casse donc pas aller trop à fond, même quand ça fait trop envie.
La recharge de la batterie pour les feux, le téléphone et le GPS.
La navigation au GPS (20 sections téléchargées) : il faut absolument respecter la trace.
La santé et là j’ai eu mal mais vraiment mal : j’ai changé de selle suite à la GTB mais j’ai peu roulé avec à
cause du genou donc pas rodée. En plus je pense avoir trop gonflé mes pneus pour les premiers jours et
donc mes fesses étaient genre Babouin. J’ai usé plus que de raison de crème Nok la journée et de Cicatryl le
soir car j’avais trop peur d’avoir des plaies, ce qui m’aurait contraint à l’abandon comme lors de la GTB. Ce
sera une obsession pendant plusieurs jours, n’est-ce pas Olivier…
La traversée de La Meuse est un enchantement pour les yeux. Des champs magnifiques à pertes de vue.

Après arrive la Champagne avec des chemins bien blancs et des paysages moins sympas. Attaques de
sauterelles et chaleur sont au rendez-vous.
Le défi du jour est la traversée de la Forêt d’Orient : en effet il est interdit d’y passer de 21h à 6h.

Après une pause glace Coca à Brienne-le-Château je passe la Forêt en fin d’après-midi et je pousse jusqu’à
Bar-sur-Seine où j’ai réservé une chambre d’hôtel. Arrivée 19h17, quelques courses et ce sera bien pour
aujourd’hui.
Demain le CP2… ?
10h35 de pédalage 184km
DH+ 780

FD5 Objectif CP2

Départ 5h43. La journée s’annonce longue et difficile. Je souhaite atteindre le CP2 ce soir et je réserve une
chambre sur place. Pas d’heure pour arriver, l’hôtel est fermé, mais la clef sera cachée et je peux laisser le
vélo dans la salle principale. Arrêt petit déjeuner à Tonnerre vers 9h30 (le meilleur de tous).

On fera tous peur aux « cochons sauvages » et les paysages sont tops. Après ce sera plutôt morne plaine
jusqu’à Irancy où je déjeunerai sur une table de piquenique.

Encore un super ravito
Je croise les Picards Brothers en discussion avec un cheval… (ils sont partis le Dimanche) et je continue
jusqu’à la fameuse montée vers Quarré les Tombes. Samuel reconnait le parcours en hiver et je pense qu’il
ne sait pas que cette montée est hantée par des monstres aux bras piquants en été. J’arrive au CP2 vers
20h30, les bras en sang, mais trop heureux d’être là. Je suis arrivé à temps pour commander une des
dernières Pizza, dégustée avec une bonne bière et une SanPé. La Fête du CP2. Je suis trop fier de moi, d’être
encore Là, et même déjà Là. Ce n’est pas une course mais, en plus, je suis même plutôt bien placé…Trop fier.

Ma chambre de l’Hôtel du Nord est même garnie de bananes et autres gourmandises : merci Emilie. Couché
vers 23h00 après le rituel du tartinage du cul et le massage des jambes avec le rouleau conseillé par ma Kiné
(le soir pour masser et le matin pour réveiller : je m’y serais tenu tous les jours).
12h10 de pédalage 179 km
DH+ 3100m

FD6 Le Morvan

Ah, le matin du 15 aout. 6 ème jour, il pleut et le réveil est difficile, très difficile. On était prévenu, la
boulangerie et le resto seront fermés, ça veut dire rien à manger….
Une participante d’une année précédente a dit : la 1 ère semaine tu attaches ton vélo à chaque boulangerie
pour pas qu’on te le pique, la 2 ème tu ne l’attaches pas dans l’espoir qu’on te le pique. Ce matin je rêve de
pouvoir dire à Samuel que je dois abandonner…. Je sors tout de même et là tout va mieux : il y a Olivier qui
rentre dans la boulangerie. Je ne suis pas seul et la boulangerie est finalement ouverte. En fait même, tout le
monde ou presque est là. Départ 6h20 vers la forêt de Saint-Léger.

Une galère monstrueuse, dont je pense que je ne serais pas sorti sans l’aide des Picards Brothers qui m’ont
rattrapé. La fatigue accumulée et le matin difficile m’avaient ôté tout discernement. Une chute plus tard, qui
cassera mon support de bidons de selle, et pas mal de passages difficiles, je laisse filer les Frangins qui sont
très sympas mais trop forts pour moi. Encore merci pour ce bout de chemin c’était génial.

Bon, sinon j’ai toujours très mal ….
J’arrive enfin à Autun : Autun le 15 aout, c’est mort de rire. Rien n’est ouvert sinon quelques bars et le seul
ravito trouvé c’est ça :

Je tente de sortir de la ville mais mon GPS, dont je n’avais pas verrouillé l’écran, n’affiche plus de fond de
carte. La galère continue et se sera Oscar, un Alsacien aussi d’ailleurs, qui m’aidera à remettre tout en ordre.
La trace continue sur la GTM et je décide de pousser jusqu’à Toulon-sur-Arroux. Une petite dernière pour la
journée, sur un passage de gros rochers, mon pneu avant va « déjanter » par 2 fois. Plus d’air et il faut
« recoller » le pneu à la jante. Et bien, nickel avec cette pompe à main.

Arrivée 20h51 au resto avec Emiel, Olivier, Vincent et Johann et on se couchera bien tard dans un « dortoir »
du camping local.
11h32 de pédalage 152km
DH+ 2600m

FD7 Liaison

Départ 6h00 du camping : pas assez tôt pour échapper à la taxe, en espèce, du gérant. Regroupement, en
arrière de la trace, vers le centre-ville pour trouver une boulangerie ouverte. C’est loupé, toutes sont
fermées. Je repère une sortie arrière et nous pourrons acheter des petits pains directement au boulanger.
Il faut rouler et je n’ai pas de souvenir particulier ce jour sinon toujours de très beaux paysages.

Déjeuner avec Olivier à l’ombre d’une belle église.
Arrivée à Charroux en fin de journée pour dormir dans une chambre d’Hôtes où l’on me fera même un
gigantesque plat de pâtes de sportif. Beaucoup d’eau pour la récupération et toujours ce soin du postérieur
qui me fait souffrir la moitié de la journée. Ça devient très compliqué à supporter.

10h06 de pédalage 160km
DH+ 1560m

FD8 Le massif Central

Départ tardif à 8h15 mais super petit déjeuner préparer par mon hôtesse. Je roulerai ce matin avec Olivier et
Johann qui ont bivouaqué à côté. Après une courte liaison j’attaque le Massif Central et c’est magnifique
mais un peu désert.

Heureusement une boulangerie qui a flairé la bonne affaire sera ouverte pour nous. Je fais le plein et mange
même un peu trop, mais ça fait du bien. Ensuite, les paysages sont magnifiques mais avec un fort vent de
face c’est assez difficile.

J’atteins La Bourboule assez rapidement, direction la pharmacie pour mon … qui me fait toujours
horriblement souffrir et ensuite je craque pour une glace méga kitch.

Je quitte la ville assez vite car il y a beaucoup trop de monde. Direction La Tour d’Auvergne, objectif d’étape,
mais il est trop tôt et je ferai encore 36 km pour arriver à St-Genès-Champespe vers 22h00 où je retrouve
Emiel et Olivier nous rejoindra plus tard.
Je partagerais une chambre avec Olivier, renonçant au camping, toujours dans le souci de soins et aussi
parce que Denis m’a dit « non, le Bivy c’est inutile … » mais j’aurais dû le prendre.
10h55 de pédalage 142 km
DH+ 3000m

FD9 Une journée usante

Départ 6h30. On rejoint Emiel pour un petit déjeuner mais on a déjà parcouru quelques kilomètres et Frédé
me prévient que mon tracker ne fonctionne plus…grrrr encore. Je change les piles et tout rentre dans
l’ordre. C’est une étape de liaison, ça monte et ça descend tout le temps. Après 9 jours les jambes ont
beaucoup de mal à tourner.

Je m’arrête tôt à Beaulieu-sur-Dordogne, il est 19h16. Pizza et dodo.
10h05 de pédalage 158km
DH+ 1900m

FD10 Rocamadour, je commence à y croire

Départ à 7h00, tard pour moi, mais impossible d’accéder au garage de l’hôtel plus tôt.
Les paysages sont magnifiques et sont déjà typés Sud. J’attaque les crocodiles pour le sucre et le cocktail
Coca Redbull pour ne pas m’endormir sur le vélo.
J’ai n’ai pratiquement plus mal aux fesses. C’est cool.
Traversée d’une forêt très …fantomatique avec mes nouveaux amis les crocros.

Je suis de plus en plus souvent sur des chemins de Compostelle et je croise ou double de plus en plus de
pèlerins. Et là Rocamadour est atteint du temps de midi. C’est dingue, moi Maximilien je suis parti de Bray-
dunes et je suis à Rocamadour, en 10 jours. Avec ma famille nous serons la semaine prochaine en vacances
pas très loin et c’était l’alternative : si ça ne va pas, je prends mon temps et j’essaie d’arriver à Rocamadour.
Bon la descente technique se fera en partie à pied mais j’y suis. Bonne pause casse-croute avec Vincent.
Nous sommes rejoints par Bruno dont le cadre titane se casse. Il tiendra encore quelques kilomètres avant
de le lâcher complètement à Vers où nous ferons tous une bonne pause. Je crois que Bruno s’est trouvé un
vélo pour finir.
Je n’ai pratiquement plus mal aux fesses mais du coup je commence à bien sentir les kms dans les jambes :
sur les conseils d’Olivier je chasse le Tigre, en baume, en pharmacie, sauvage, rouge et efficace.
Je suis arrivé à Bach avec Emiel encore une fois (et plus à suivre …), mais qui n’avait plus rien à manger : et là
le veinard, il y avait un camion pizza sur la place du village. Trop fort.
Je rejoins mon gite, Le Relais Arc-en-Ciel, vers 21h00, trop tard pour le repas du gite. Je sors mon repas du
sac et mon hôte, Jean, m’accompagnera pour ce moment de détente et m’écoutera lui raconter mon
aventure. Pour lui, c’est mon chemin de Compostelle. Je crois bien que oui. C’est une aventure physique et il
faut un bon niveau technique, mais il faut avant tout un moral en acier. C’est vraiment se dépasser que de
participer à cette épreuve.
10h24 de pédalage 130km
DH+2900m

FD11 Le CP3 se mérite

Départ 6h38 après un bon petit déjeuner préparé la veille par Jean, y compris le café programmé. Grosse
pluie ce matin, les passages sont très difficiles pour moi. Les dalles de rochers sont très glissantes et la terre
aussi. J’arrive vaille que vaille à Caylus, trempé et frigorifié. Je m’arrête pour une longue pause sur une
terrasse de bistro mais impossible de me réchauffer. Je décide de repartir après 20 cafés et autant de petits
pains …quand arrivent Johann et Olivier. Même état, je crois même qu’ils cherchaient une laverie pour se
sécher. Je décide de repartir malgré tout, rien que pour me réchauffer et partir vers le CP3.

La pluie cesse, il y a de beaux chemins, parfois biens collants et des montées bien difficiles qui se feront à
pied, je crois même avec parfois le vélo sur le dos.
Arrivée à Puycelsi en fin d’après-midi après une belle montée bien plus roulante et validation du CP3.

Trop fier et d’ailleurs encore un super accueil du staff. Ils sont vraiment tops et savent te remonter le moral.
Je suis toujours bien placé même si ce n’est toujours pas une course…. Bon bah maintenant je me dis que je
devrais arriver. C’est dingue. Par contre, c’est trop tôt pour manger autre chose qu’une glace, les cuisines
sont fermées : très bonne mais j’ai rêvé de frites toute la journée. Je repars assez vite et vais dormir à l’hôtel
de Salvagnac (après une viande rouge et des frites du resto).
Sacrée journée.
9h37 de pédalage 106km
DH+2950

FD12 Le jour le plus long

Départ à 6h17 sans petit déjeuner. Il y a 2 autres vélos garés dans l’hôtel. Bon je loupe déjà l’espèce de
passage qui part du village et qui débouche sur une grande descente. Je ne suis pas trop réveillé, je ne verrai
pas grand-chose ; ça aurait pu durer parce qu’après….

Ça devient la grosse, très grosse galère. Je n’ai jamais vu un terrain aussi collant.

Le bâton, c’est pour nettoyer les roues.

La matinée est terrible. Frédé est en randonnée mais heureusement Denis est là, au bout du fil pour me
soutenir. Je n’en peux plus, je veux m’arrêter. Dans un village, j’ai pratiquement dû monter en rampant un
bout de chemin qu’en temps normal tu ne calcules même pas. La rage.
Et puis le temps passe et le moral revient avec des pistes enfin plus roulantes.

Finalement je roulerai tard et plutôt bien tout l’après-midi. Je roule aux phares dans la forêt, pas trop fier,
mais je roule. Olivier, Johann et Vincent ont 3 heures de retard depuis le CP3. Je m’emploie à les conserver
et j’apprendrai à l’arrivée qu’eux faisaient le même job pour me rattraper. Mode course jusqu’à l’arrivée.
Des Fous, on est tous des Fous. Arrivée à l’hôtel Logis des Contes de Padirac à 22h39. Emiel est déjà arrivé et
part pour le camping. Pas d’accueil à cette heure mais tout était bien prévu.
Cela aura été une journée de dingue : très longue mais aussi celle qui m’aura fait le plus douter.
13h03 de pédalage 192km
DH+2600

FD13 Bon bah là je vais y arriver

Départ 7h34, bien tard mais j’ai pris un super petit déjeuner. Et j’ai bien fait car je ne croiserai plus aucun
commerce avant 13h00 : un Tabac me vend sa dernière baguette, du Coca et du Redbull juste avant de
fermer. J’attaque la boite de sardines de secours.

Des Dividers me proposent de partager mais je ferai le plein à Lourdes. Toujours cette ambiance de partage
et d’entraide bien sympa (Il est interdit de s’entraider mais je pense que c’est surtout pour éviter que
certains se comportent mal, en tous cas nous sommes nombreux à l’avoir compris comme ça).
Les filles (Frédé et mes filles Alix et Louise) sont parties pour rejoindre l’arrivée ; elles me manquent
terriblement et je serai trop fier d’arriver devant elles.
Les Pyrénées sont en vue ; c’est dingue, arriver en Vtt du nord et voir ces montagnes.

Après il faut traverser Lourdes : je fais le plein en arrivant et je fais la boucle de la ville. Sévère punition. Mais
pourquoi faire ça, c’est plein de monde, plein de pèlerins et surtout c’est très rude après 10 jours à l’état
sauvage ou presque. Et puis il faut en sortir de cette ville et là, bah… Beurk, mais là encore « seul les vrais
sachent » (j’adore)
J’enroule le long du Gave de Pau. Ça roule plutôt bien et je suis en forme.

L’étape prévue est Oloron Sainte-Marie. C’est finalement long à atteindre et difficile sur la fin. J’arriverai à
21h13 dans un gite. Ce soir, dortoir avec 3 déménageurs (on ne rigole pas). Plus grand chose à manger
depuis la perte d’une boite de thon dans une rivière, oui c’est con et ça m’est arrivé, mais ce soir c’est la fête
du village et je mange une pizza en écoutant un groupe bien sympa. Je n’ai pas vu Emiel mais il dort au
camping d’après de tracker : je pensais le voir dans la soirée mais non.
J’ai prévu de partir vers 6h30, donc réveil réglé à 6h00 et petit déjeuner froid car trop tôt pour l’hôte.
11h16 de pédalage 156km
DH1900m

FD14 Mendionde

Et bien ce sera départ à 5h30 après un petit déjeuner froid. Mes coloc déménageurs n’ont pas coupé le réveil
de la veille et je me suis donc levé à 4h45. Ça roule bien ce matin, trop bien pour que ça dure. Après 1 bonne
heure à rouler j’ai dû perdre 20 mn à trouver un P.. de chemin dans des herbes trempées. J’aurais mieux fait
de pas le trouver ce chemin d’ailleurs. Il y avait un arbre en travers et bien sûr passage obligé par la cime. J’ai
eu très peur de casser le dérailleur mais tout s’est finalement bien passé ; c’était à la frontale bien sûr.
Pause-café méritée et je rattrape 3 Dividers qui démarrent seulement ce matin. Quelques échanges plus loin
on se rappelle s’être vu les premiers jours et ils me demandent des nouvelles de mon pote Denis.

La fin sera difficile. Ça va plutôt bien jusqu’à Saint-Jean-Pied-de-Port mais après plus de jambes. Les
dernières grandes montées se feront en poussant le vélo, à marche rapide, mais c’est plus facile qu’à faire
tourner les manivelles et tout ça bien sûr sans oublier un énième et dernier passage dans les ronces….
Et puis là :

Encore quelques mètres et je vois les filles et l’arrivée. Je tombe dans les bras de Frédé et de mes filles et je
franchis enfin cette ligne tant enviée.

Arrivée officielle à 17h25 après 13 jours 10 heures et 55 minutes. Truc de dingue, moi Maximilien, je suis
arrivé à Mendionde et maintenant, c’est bière et cigare de finisher.
9h35 de pédalage 134km
DH+2300m

FDafter J’ai toujours faim
Jusqu’au mercredi suivant j’étais en mode zombi et je continuais à manger 10 fois par jour.
Drôle : la barbe n’a quasiment pas poussée en 15 jours….
La FD c’est trop cool, tu manges toute la journée et tu perds du poids.
La FD c’est à faire absolument parce-que cette traversée de la France en met plein les yeux, que c’est une
aventure extraordinaire, pleine de rencontres, d’échanges et de dépassement de soi et c’est à refaire parce
qu’à Mendionde la bière et l’accueil sont top.
Merci Samuel, tu as créé une épreuve extraordinaire.

Liste du matériel

1x TENUE COMPLÈTE, SIFFLET
CASQUE ET LAMPE FRONTALE
**
LUMIÈRE ARRIÈRE
LUMIÈRE AVANT 200lm
GPS GARMIN EXPLORE
1x CABLE GPS
1x CABLE IPHONE
IPHONE
2x ANTIVOLS HIPLOK-Z-LOK
GILET SECURITE
ETUI & CIGARE
SUPPORT SAC AVANT
SAC ARRIERE
PORTES BIDONS
**SACOCHE DE POTENCE
BARRES DE CEREALES
CREME SOLAIRE
PORTE MONAIE + CLEF

**SACOCHE CADRE
CHARGEUR ET MINI CABLE
PIÈCE D’IDENTITÉ
CARTE BLEUE
CARTE VITALE
PLAQUE RUSTINE ET RISLANTS
2 GROS COLLIERS
LINGETTES
CRÈME NOK
BOX OUTILS……
KIT RÉPARATION
PÂTE DE DÉRAILLEUR
MAILLONS
BANDES VELCRO
MULTI OUTIL
2 x RUSTINE
FICELLE SÈCHE LINGE
CHAMBRE A AIR
COUVERTURE DE SURVIE
DOUBLE CLEF ANTIVOL

TOUR DE COU
COUPE VENT SANS MANCHES
MANCHETTES
BATTERIE AUKEY 20.000mAh (0,42 kg)
CIRE POUR CHAINE
2 PLAQUETTES DE FREINS
OPINEL
FOURCHETTE
ANTI-MOUSTIQUE
SAC PLASTIQUE
**

VELO COMPLET, POIDS TOTAL.. .17,7 kgSACOCHE CADRESAC DE GUIDONSAC DE SELLE
DUVET 400gKWAY ROUGE 0,25 kg
MATELAS 180gPOLAIRE 200g
OREILLER 170gSHORT
TEE SHIRT NUITSOUS COUCHE
SAVON LIQUIDECHAUSSETTES
BRIQUETSERVIETTE MICRO-FIBRE
PHARMACIE : PANSEMENTS, BANDE, COMPRESSE,LINGETTES DE LAVAGE
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